[INTERVIEW] Retour sur l’ASCA® Challenge 2020 – Internet of Things avec John Fiske d’ARMOR solar power films
12/02/21 - L'Actu des Membres
ARMOR solar power films a lancé le 19 novembre dernier son premier concours d’innovation dédié à l’IoT (Internet des objets) basé sur la technologie photovoltaïque organique (OPV), nommé ASCA® Challenge 2020 – Internet of Things. Ce concours s’est clôturé ce mardi 9 février avec la cérémonie de remise des prix. L’occasion de dresser un bilan de cette première édition avec John Fiske, business development manager au sein d’ARMOR solar power films, en charge du développement du marché « sensor », et membre du jury :
Qu’est-ce qui a poussé ARMOR solar power films à lancer un concours d’innovation dédié à l’IoT ?
Le marché de l’IoT est en plein boom, avec une croissance de l’ordre de 15% par an. On dénombre à ce jour des milliards d’objets connectés, appliqués à de nombreux secteurs : le bâtiment, les transports, l’industrie, l’agriculture, etc. Le potentiel est infini ! Mais l’IoT engendre aussi des impacts non-négligeables sur les aspects environnementaux et économiques. La grande majorité des capteurs utilisés fonctionnent en effet grâce à des batteries qui posent deux problèmes majeurs : la recyclabilité (les filières de recyclage appliquées à l’IoT peinent à se développer) et le coût humain et financier qu’engendrent la maintenance et leur remplacement. Des technologies d’energy harvesting existent toutefois pour solutionner ces enjeux environnementaux et économiques et, en particulier, la technologie OPV. C’est pourquoi ARMOR solar power films a renforcé depuis plus d’un an sa position sur le marché de l’IoT, identifié comme porteur pour ses applications, et a décidé de lancer ce concours.
Au travers de l’ASCA® Challenge, nous cherchions d’une part à contribuer à l’innovation dans l’IoT, tout en favorisant des solutions plus respectueuses de l’environnement basées sur la récupération d’énergie, et d’autre part à faire naître de nouvelles collaborations entre acteurs du secteur, tout en contribuant à leur notoriété.
A qui s’adressait cette première édition ?
Le concours était ouvert à tous les acteurs de l’IoT (étudiants, auto-entrepreneurs, start-ups, PME, grands groupes, etc.), du monde entier. Il fallait faire preuve de créativité et être motivé à l’idée d’intégrer notre technologie OPV et d’en démontrer la valeur ajoutée lorsqu’elle est appliquée à l’IoT.
Le concours vient de s’achever. Quel bilan en tirez-vous ?
Tout d’abord, il a démontré l’intérêt des acteurs de l’IoT à adopter un comportement plus vertueux, et ce, aux quatre coins du monde. Le site Internet de l’ASCA® Challenge a reçu 10 000 visites, une centaine de dossiers de candidature a été téléchargée, et neuf pays différents étaient représentés par les répondants.
Ensuite, nous avons reçu beaucoup de bonnes candidatures, qu’il n’a pas été facile de départager. Les membres du jury - des professionnels issus du monde du photovoltaïque organique, du design ou de l’IoT - ont fourni un travail d’analyse minutieux pour y parvenir.
A ce propos, quels étaient vos critères de sélection ?
Notre évaluation s’est basée sur cinq critères : le caractère innovant de la solution, les bénéfices perçus, le marché potentiel ciblé par le déploiement de cette solution, la viabilité financière du projet et son impact environnemental et social.
Parlez-nous des lauréats : Qui sont-ils ? Quelles solutions ont-ils développées ?
Le premier prix a été remis au nantais AtmoTrack, concepteur d’un micro-capteur mesurant avec fiabilité la qualité de l’air. Nous avons été particulièrement sensibles à leur dossier, très détaillé, et leur business plan cohérent.
Le deuxième prix a été accordé à l’entreprise allemande foldAI qui développe une solution de « natural ecosystem intelligence » (système de monitoring appliqué aux milieux forestiers). Ses capteurs étant placés en forêt, dans des environnements très ombragés, elle cherchait à recourir à un film OPV à la fois efficace sous une faible luminosité, et capable de se fondre en pleine nature. Projet compatible avec nos activités puisque nous pouvons produire des formes d’OPV à la demande, en forme de feuilles par exemple (voir ci-contre).
Enfin, le troisième prix a été décerné à Franck Gauthier, un individuel français, qui a créé un système de détection d’incendie appelé SylviaCare, visant à lutter contre les feux dans les zones naturelles sensibles.
Et maintenant : de quel accompagnement vont-ils bénéficier ?
Les lauréats vont bénéficier d’un accompagnement personnalisé par notre bureau d’études pour développer leur premier prototype free-form fonctionnel. Ils seront également soutenus par notre réseau sur des questions de marketing ou encore de développement de produit.
Prévoyez-vous de renouveler ce concours en 2021 ?
Ce n’est pas exclu, car la récupération d’énergie est un aspect assez peu exploré aujourd’hui dans l’univers de l’IoT. Il est nécessaire de solliciter l’innovation dans ce domaine. Mais nous allons d’abord nous consacrer à l’accompagnement de nos projets lauréats.
LA REACTION DE DORIAN LEBLOND, INGENIEUR EN CONCEPTION MECANIQUE CHEZ ATMOTRACK :
« AtmoTrack conçoit des micro-capteurs, à usage mobile ou fixe. Nos produits permettent de mesurer la qualité de l’air et de localiser précisément les éléments de pollution. Nous travaillons avec des Associations agréées de surveillance de la qualité de l’air (AASQA) et des collectivités afin d’informer en temps réel le public et ainsi préserver sa santé.
Nous avons à cœur de développer des solutions à faible impact environnemental. Nous privilégions notamment le Made in France : tous nos composants électroniques et notre plasturgie sont produits en Pays de la Loire. Nous avions aussi, depuis un certain temps, l’ambition de rendre nos capteurs autonomes en énergie. Nous nous sommes donc naturellement intéressés aux travaux d’ARMOR solar power films, entreprise locale dont le film OPV répond à nos exigences environnementales. Lorsque nous avons eu vent de son concours d’innovation, c’était pour nous une évidence : l’opportunité de concrétiser notre projet. Nous avons hâte de commercialiser un capteur AtmoTrack nouvelle génération, autonome en énergie grâce au film photovoltaïque organique ASCA® ! »